Publication de ma bande dessinée sur le diabète de type 1 !

Voici ma première bande dessinée !

C’est l’histoire d’Ana, une adolescente de 13 ans, qui voit sa vie bouleversée par l’arrivée de Bubulle, son diabète de type 1. Ensemble, ils vont découvrir comment fonctionne le diabète et apprendre à vivre ensemble.

J’ai réalisé ce projet en partenariat avec l’Association d’Aide aux Jeunes Diabétiques (AJD) dans le cadre de mon diplôme de master en illustration scientifique. Ma mission était d’expliquer le diabète de type 1 de façon ludique, pour des jeunes diabétiques âgés de 8 à 15 ans.

Dans un premier temps, j’ai analysé les besoins de l’association et ceux du jeune public. Grâce à l’aide de la directrice de l’AJD, Carine Choleau, j’ai assisté à des réunions entre jeunes patientes et parents vivant avec le diabète. J’ai ainsi compris les enjeux pour ce public : éviter de raviver des souvenirs douloureux liés à l’annonce de la maladie et ne pas présenter le diabète comme un ennemi.

Ensuite, pour le volet scientifique, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec Bertrand Blondeau, professeur de physiologie, sur le diabète de type 1. J’ai ainsi mieux compris la complexité de la physiologie du pancréas, son rôle essentiel dans la régulation de la glycémie grâce aux hormones (cellules bêta et alpha), ainsi que dans la digestion, son autre grande fonction.

Je me suis alors aperçue que le pancréas était peu expliqué dans les cours de sciences, tant à l’école qu’au collège. Il m’a donc semblé important d’évoquer l’interaction entre le pancréas et les autres organes du corps. Une fois toutes les informations réunies, il me restait à déterminer sous quelle forme j’allais réaliser cette vulgarisation. J’ai alors mené mon enquête pour savoir ce que le jeune public aimait. J’ai commencé par explorer les armoires de l’association, où j’ai trouvé des brochures et des encyclopédies sur le diabète de type 1 : riches et complexes, mais avec peu de dessins… Il me fallait une approche plus « respirante » pour mieux captiver le jeune public.

Alors, je me suis tournée vers les rayons de bandes dessinées en librairie. Et là, j’ai trouvé des ressources, notamment des livres illustrés et des bandes dessinées sur des maladies chroniques, mais rien sur le diabète de type 1. Cela m’a semble être un vrai manque face à l’augmentation rapide de l’incidence du diabète de type 1 à l’échelle mondiale. C’est également à ce moment-là que j’ai compris que les jeunes apprennent aussi par le loisir, y compris par la lecture, et que la bande dessinée pouvait être un support pédagogique précieux. J’ai donc décidé d’expliquer le diabète à travers une narration.

Après ce travail d’étude et de recherche, je me suis attaquée à la création. J’ai d’abord écrit le script, relu et validé par l’association et par des personnes atteintes de DT1. Cependant, on m’a fait remarquer qu’il manquait quelque chose pour rendre le projet plus concret. J’ai alors réalisé qu’il manquait un personnage : le diabète lui-même ! J’ai décidé de le personnifier.

Son apparence m’est venue alors que je dessinais régulièrement un cercle bleu, symbole du diabète de type 1. Je lui ai donné des yeux, une paire de pattes, et « Bubulle » est né. J’ai choisi ce prénom parce qu’il évoque quelque chose de doux et d’enfantin, et c’est en discutant avec un enfant diabétique que l’idée de ce nom m’est venue. Je lui ai ensuite donné un caractère proche de celui du personnage principal, Ana, une jeune patiente. Par exemple, lorsqu’ Ana est en hypoglycémie, Bubulle devient une flaque ; à l’inverse, en cas d’hyperglycémie, il se transforme en boule de nerfs !

J’ai décidé de représenter le diabète comme une présence quotidienne, mais pas comme un poids, même si, au début, il en est véritablement un ! Le diabète est une maladie chronique, ce qui signifie que le ou la patiente vivra avec toute sa vie. Pour être en paix avec la maladie, il faut donc apprendre à prendre soin de soi pour pouvoir « cohabiter » avec elle. C’est une relation à deux.

Une fois les personnages créés, je me suis lancée dans le storyboard. Après sa validation par l’AJD, j’ai entamé la réalisation des planches. Tout est fait de manière traditionnelle, avec de l’encre, de l’aquarelle, des crayons de couleur et une plume. J’ai choisi des couleurs acidulées et douces pour rassurer les lecteurs et m’éloigner de l’esthétique réaliste des planches anatomiques, parfois écœurantes ou inquiétantes pour les patients.

Ce projet m’a fait grandir, non seulement dans mon univers graphique, mais aussi dans ma manière de communiquer et de comprendre le domaine de la recherche. J’ai pris plaisir à collaborer avec l’AJD, et je tiens à les remercier sincèrement pour le temps qu’ils m’ont accordé, pour les échanges tout au long de l’avancé du projet, ainsi que pour m’avoir permis de m’exprimer et de créer mon premier album de bande dessinée dans le but d’aider les jeunes patients et patientes du DT1 et leurs familles à mieux comprendre la maladie.